LES TRIBUS DU TITTERI

Les Ouled Hamza, tribu de la province de Titteri
« A 10 lieues au sud de Médéah, sur la route qui conduit de Berrouaghia à Boghar, on rencontre les Ouled Hamza, après les Abid, au lieu appelé Moudjeber. Leur territoire comprend 4 lieues carrées ; il est d’une grande facilité. La tribu compte 60 hommes en état de porte les armes ; mais elle est moins guerrière que les Ouled Hédim, à qui leur alliance avec les Douaïr a donné des habitudes plus militaires. Elle possède 30 tentes ou gourbis, et met en oeuvre pour ses labours 30 charrues. Elle va au marché du mardi chez les Douaïr, et à celui du lundi, que le kaïd des Zenakhra préside sous Ksar-El-Boukhari, vis-à-vis Boghar. Le beylik possède une propriété chez les Ouled Hamza. »

La tribu des Beni Slimane près de Berrouaghia

« Les beni Slimane n’étaient pas compris dans la province de Titteri ; pendant la domination turque rattachés à l’outhan des beni Khalifa, ils relevaient de l’Agha d’Alger ; Abdelkader les avaient placés sous l’autorité d’Ahmed ben Salem, kalifa de la province de Sebaou. Cependant il existe des rapports si intimes entre cette tribu et celles de la province du Titteri qui l’avoisinent, qu’il est indispensable de dire quelques mots sur les Beni Slimane. Tout semble d’ailleurs les appeler à se réunir au gouvernement de Médéa.

On a déjà eu occasion de remarquer que les tribus soumises à l’agha d’Alger et lui fournissant des spahis étaient choisies de manière que, par leur position même, elles contenaient les tributaires, facilitaient de prompts rassemblements de forces, et surveillaient les projets des gouverneurs trop ambitieux. Pour la province de Titteri, ces tribus de l’agha l’enveloppaient dans toutes les directions ;les bou Aïch observaient le sud, le Djendel, l’ouest ; les Mouzaïa et les Soumatha, le nord et les Beni Slimane et les Arib toute la partie orientale. Tous ces cavaliers avaient des privilèges qui les faisaient envier par les autres arabes. Ils ne laissaient échapper aucune occasion de faire sentir leur suprématie d’une manière humiliante pour les Raïas (arabes qui payent les plus fortes contributions). Lorsque la province turque fut renversée, une réaction des plus violentes se déclara dans la province de Titteri contre les beni Slimane. Au moment de la réorganisation du pays par Abdelkader, les passions étaient dans une telle fermentation qu’il ne put réunir les beni Slimane à Médéa, comme il en avait le projet. L’animosité s’éteignait peu à peu entre les deux partis, et après les malheurs de la guerre de 1840 et de 1841, les beni Slimane suivirent l’exemple des tribus de Titteri, se détachèrent du gouvernement de Ben Salem et vinrent faire leur soumission à Médéa. Le territoire de cette tribu est très étendu ; il touche au nord aux beni Moussa, à l’est aux beni Djâd, à l’ouest aux beni bou yagoub, au sud aux Ouled Sy Ahmed ben Ioucef, aux Djouab et aux Ouled Meriam. La population compte environ quinze cents hommes, en état de porte les armes et peut mettre en campagne de trois à quatre cents cavaliers. Les fractions de cette tribu sont très nombreuses, mais elles n’ont pas toutes la même importance.

*Ouled Sultan,
*Ouled Zenim,
*Ouled Zeïana,
*Ouled Thân,
*Ahl el-Heuch,
*Ouled Msellem,
*Mellouan,
*Beni Silem,
*Beni Mâloum,
*Beni Djoukhlal,
*El-Bekar,
*Beni Ouattas,
*Beni Khannous,
*Beni Azoun,
*Beni Mahmed,
*Beni ben Othman,
*Beni Zekim,
*Beni Allon

Trois marchés se tiennent chaque semaine sur le territoire des beni Slimane ; le premier a lieu le mercredi auprès de Djebel el-Heuch, le second est ouvert le jeudi chez les beni Silem, et le troisième le samedi chez les Mellouan, à l’endroit nommé Sebt el-Bellout (le samedi des chênes) ; tous ces marchés sont très suivis par les tribus de Titteri. Ils fréquentent eux même les marchés de Médéa, de Berrouaghia, de Beni bou yagoub, des Rebaïa, etc. ils ont aussi un débouché dans la plaine de la Métidja et vont au marché de l’Arbâ. Le pays est très riche en céréales, toute la partie montagneuse est couverte de bois, les eaux n’y sont ni bonnes ni abondantes. Placés entre les Kabyles de la province de Sebaou, et les tribus de Médéa, les Beni Slimane font un commerce d’échange très considérable ; des montagnes ils amènent des bœufs des mulets, des fruits secs, de l’huile et du savon ; du sud ils tirent les troupeaux et la laine, les chevaux leur viennent de chez les Arib. Ils possèdent aussi des chameaux dont ils se servent pour leurs relations avec les Arabes.

Du temps du gouvernement des Turcs, ils existait une communication directe avec la Maison-Carrée à l’embouchure de l’Arrach et Médéa ; elle traversait le pays des Beni Slimane. De la Maison-carrée, on allait au Haouch Ouled Selama, près de l’Arba ; puis au Sebt el-Bellout , près de Hadjera Salem ; enfin aux Telata (marché du mardi) des beni bou yagoub et à Médéa ; on passait sur le territoire des beni Moussa, dans le Métidja, chez les beni Mahmed, les beni Azoun, les Mellouan, les beni Silem (des Beni Slimane), les Beni bou yagoub, les Ouzera, et les Hassan ben Ali. On trouvaient les cours d’eaux suivants : Ganga Rouman, Bou Halban, Oued el-Harat, Oued Madala, oued Guergour. Cette route était souvent parcourue par les troupes qui venaient pour la perception des impôts vers le printemps. »
D’après M.Urbain « Notice sur l’Ancienne Province de Titteri », 1843.

La tribu des Ouled Antar du Titteri

Toujours dans la même série voici les Ouled Antar :
« Les Ouled dépendaient autrefois du bey d’Oran, quoiqu’ils ne soient qu’à 12 lieues au sud de Médéah, touchent aux beni Hassan. Cette tribu habite un pays difficile, sur les versants nord des montagnes qui forment la seconde chaîne de l’Atlas et séparent le Tell du Sahel ; leur territoire à 24 lieues ; Sa population, qui ne dépasse pas 250 hommes en état de porter les armes, et 500 femmes, enfants et vieillards, a toujours été remuante et indocile. Pendant la domination turque, c’était le chef de la puissante tribu des Ouled Aïad, au sud de Thenïet el-Ahd, qui était chargé ; au nom du bey de la province d’Oran, de maintenir les Ouled Antar dans le devoir, et leur faire payer les redevances. Ils ont 120 gourbis établis dans les parties les moins accessibles de leur territoire ; ils cultivent les céréales de manière à suffire à leur consommation, possèdent quelques jardins, et récoltent des fruits et des légumes. Ils ont un marché le jeudi.

*Ouled Douaba,

*Ouled Abéïd,
*El-Mâziz,
*El-Dahbich,
*Ouled Séil,
*Ahl el-Guessa,
*Ouled Zekri,
*Zïatin,
*Ouled Sy Ali, Marabouts
*El-Bahadja, Marabouts.

Les Ouled Antar ont la prétention, un peu hasardée, d’être les descendants d’Antar, le héros d’un des plus célèbre poème arabe ; toute la fable du poème, jusque dans ses moindres détails, est à l’état de tradition parmi eux, et ils ont adapté chaque événement aux localités qu’ils habitent. Ils montrent les champs de bataille de leur héros, et racontent qu’il fut tué au dernier gué du Chélif, que l’on traverse pour pénétrer dans l’Ouamri. Quoique montagnards, les Ouled Antar repoussent la qualification de Kabyles.

La ferme de Boghar, qui a été transformée par Mohamed el-Berkani en un établissement militaire est située sur leur territoire. Ce poste contenait des magasins, une manutention, des fours et des casernes pour quelques centaines d’hommes ; il était armé de canons, sans être fermé par des murailles. On voit à proximité de ces établissements une très belle forêt de chênes et de pins qui fourni des bois de constructions.

Lorsque les troupes françaises ont pris possession de ce point, on y a trouvé de grands approvisionnements de chaux. Un petit village arabe s’était formé auprès de la fontaine de Boghar, non loin des bâtiment militaires….Une route directe, à travers le pays des beni Hassan et des Haouara, conduit en 8 heures de Boghar à Médéa ; la distance est de 12 lieues, mais continuellement dans les montagnes et à travers les bois. L’établissement de ce poste a forcé les Oued Antar à la tranquillité… Abdelkader avait fait creuser à Boghar de vastes silos dans lesquels les tribus déposaient les grains de l’achour ; il y trouvait des approvisionnements faciles pour les expéditions dirigées contre les tribus nomades. »

La tribu des Righa du Titteri

« Les Righa sont au sud-ouest de Médéa, à 4 lieues ; ils habitent un pays très accidenté et bien arrosé ; leurs montagnes sont couvertes de beaux bois. La superficie de ce territoire est de 12 lieues carrées. La population compte 500 hommes en état de porter les armes, et 1000 femmes, enfants et vieillards ; elle possède 250 gourbis. Moins industrieux que les Kabyles de la première chaîne de l’Atlas, les Righa ont avec eux beaucoup de points de ressemblance ; leur pays est renommé pour les belles chasses aux sangliers que les beys turcs y faisaient. Le marché se tient le dimanche. Voici les fractions de la tribu :

*Ouled Messaoud,
*El-Afaïr,
*Ouled bou Haddi,
*Ouled Aïssa,
*Senhadja,
*El-Ouata.
On ne signale pas de fractions spécialement occupées par des marabouts, ni chez les Righa, ni chez les Ouamri, ni chez les Ouzera…. »

La tribu des Ouamri, à l’ouest de Médéa

« La tribu des Ouamri est à 6 lieues de Médéa ; elle occupe le grand plateau que l’on traverse pour venir de la vallée du Chélif vers la capitale de la province ; l’étendue de son territoire est de 8 lieues carrées. La population se livre exclusivement aux travaux agricoles ; elle compte 160 hommes en état de porter les armes, et 320 femmes, enfants et vieillards ; 80 gourbis leur servent d’habitation pendant l’hiver ; l’été, ils vivent sous la tente et se transportent auprès de leurs moissons pour les surveiller et les récolter ensuite. L’Ouamri se subdivise ainsi qu’il suit :
*Ouled Moussa,
*Ouled Djouta,
*Ouled Belal,
*Rahman,
*Statmïa,
*Ouled ben Souna,
*Ouled Dimmi,
*Ouled el-Aïani.
Cette tribu cultive une partie de la propriété du beylik située auprès du Chélif, et connue sous le nom d’Amoura. Elle va au marché du vendredi, qui est présidé par le kaïd des Gherib, au marché du mercredi dans le Djendel, au bord du Chélif, enfin au marché de Médéa. »

La tribu des Ouzera, dans le Titteri

J’ai beaucoup parlé des tribus des environs de Berrouaghia, mais cette fois-ci, je vais m’étendre à celles de l’ancienne Province (Beylik) du Titteri, et ce afin d’en informer d’autres amis.

« A trois lieues au nord un peu est de Médéa, les Ouzera occupent un territoire qui a 10 lieues carrées. La population, de race kabyle, est évaluée à 500 hommes en état de porter les armes, et 1.000 femmes, enfants et vieillards ; on compte dans la tribu 300 gourbis. Les Ouzera labourent, possèdent des verges et se font remarquer par leur activité. Ils sont très industrieux. Ils vont au marché du mardi chez les beni bou yagoub, et à celui du vendredi à Médéa. Ils y apportent des plantes tinctoriales. La tribu se divise-en :
*Gharaba,
*Cheraga,
*Beni Aïch.
Déjà des Européens ont pu s’associer avec le kaïd des Ouzera pour l’exploitation d’une carrière à plâtre. Les ouvriers chrétiens se sont établis au milieu des Kabyles, et n’ont qu’à se louer de la confiance qu’ils ont témoignée au chef de la tribu. »

La tribu des beni Hassan de Berrouaghia

« La tribu des beni Hassan, qui habite les montagnes situées à 6 lieues au sud, un peu à l’Est de Médéa, est limitrophe avec le territoire qui entoure la ville et qui appartient au beylik. Le pays des beni Hassan est très boisé dans certaines parties ; outre les bois de construction, il fournit à Médéa des bois de chauffage et des broussailles pour fours. Les vallées sont bien cultivées ; on y trouve des vergers, des jardins et des champs de blé et d’orges. Le territoire des cette tribu a environ 15 lieues carrées de superficie. La population, qui appartient à la race kabyle, est de 250 hommes en état de porter les armes et de 500 femmes, enfants et vieillards ; elle occupe 150 gourbis. Les beni Hassan n’ont pas de marché chez eux ; ils fréquentent surtout celui qui se tient à Médéa tous les vendredis, et celui du mardi, à Aïn Telata, chez les Douaïr. Voici la décomposition de la tribu en fractions ;
*Ouled Saïd,
*Ouled Menâ,
*Ouled Mezaïa,
*Ouled Oumran,
*El-Kerabib,
*Ouled Sy ben Aïssa.
Les deux dernières fractions sont composées de marabouts. Si elles sont d’ordinaire numériquement moins fortes que les autres, elles ont cependant une très grande importance dans la tribu. Pendant l’administration d’Abdelkader surtout, cette classe de la population avait pris une prépondérance politique très marquée ; puisqu’elle fournissait les prédicateurs les plus exaltés de la guerre sainte, et elle avait aussi conquis une très-large part dans l’administration du pays. Par mis eux, Abdelkader choisissait, toutes les fois qu’il pouvait, les kaïd, les cheïkhs et autres fonctionnaires civiles. Quant aux emplois d’agha et de khalifa, ils étaient presque exclusivement dévolus aux marabouts. Il devient dés lors intéressant de noter l’importance et la position de ces agglomérations de marabouts au milieu des tribus, et de constater ainsi les forces que l’émir avait dans la population même. »

La tribu des Ouled Sy Ahmed ben Ioucef, près de Berrouaghia

Dans la série les tribus de la Province du Titteri, par Urbain voici aujourd’hui celle des Ouled Sy Ahmed ben Ioucef (OULED SID AHMED BENYOUCEF) près de Berrouaghia.

« Le territoire des Ouled Sy Ahmed ben Ioucef touche à celui des beni sliman, il est traversé par l’Oued Chaïr, il est éloigné de huit lieues de Médéa, et sa superficie est de 8 lieues carrés. La population est de 350 hommes en état de porter les armes, et 700 femmes, enfants et vieillards ; elle habite 150 tentes et gourbis. Cette tribu ne fait aucun mouvement de migration ; elle n’a pas de marché chez elle, et fréquente surtout celui du dimanche chez les RebaÏa, et ceux qui se tiennent chez les Beni Slimane. Le beylik possède des biens habous dans la valée de Oued Chaïr, d’une contenance d’environ 300 hectares, et une propriété connue sous le nom de ARIMELA.

Les fractions groupées autour des Ouled Sy Ahmed ben Ioucef et qui composent avec eux le commandement d’un kaïd sont :
*Ouled Sy Ahmed ben Ioucef,
*Ahl Oued Chaïr,
*El-Mahadba,
*El-Mahadma,
*Ouled Sidi Ghidou, marabouts.”
La tribu des Ouled Hédim près de Berrouaghia

« Les Ouled Hédim, à 8 lieues au sud-est de Médéa, touchent aux Douaïr et aux Abid ; leur territoire n’a que 3 lieues carrées. La population ne compte que 50 hommes en état de porter les armes, elle habite 25 tentes ou gourbis. Cette tribu va au marché du mardi chez les Douaïr, à celui du lundi de Berrouaghia ; comme les Rebaïa, elle apporte du sel au marché de Médéa. Les Ouled Hédim, trop faibles par eux-même pour se défendre, se sont assurés la protection des Douaïr, leurs voisins, la plus forte des tribus du makhzen. »
D’après la « Notice sur l’ancienne province du Titteri » rédigée par M.URBAIN 1843.

La tribu de Hassan Ben Ali de Berrouaghia

« On rencontre les Hassan ben Ali à l’Est des beni Hassan, à 5 lieues de Médéa. Leur territoire est très accidenté, mais moins boisé que celui des beni Hassan ; il est plus favorable à la culture des céréales ; sa superficie est de 20 lieues carrées. Cette tribu est forte de 800 hommes en état de porter les armes, et de 1 600 femmes, enfants et vieillards. Elle habite plus de 400 gourbis. Elle possède des vergers, de beaux jardins et quelques fermes en maçonnerie ; elle cultive le tabac. La forêt de Fergan, entièrement plantée de chênes-liège, est sur son territoire ; elle n’est plus exploitée. Le kaïd des Hassan ben Ali, conjointement avec celui des Abid, préside le grand marché qui se tient le lundi à Berrouaghia. Les kadhis des deux tribus assistent aussi au marché. Chaque individu est justiciable de son kaïd et de son kadhi ; mais s’il s’élève des contestations entre deux individus de deux tribus différentes, les deux kaïds et les deux kadhis se réunissent et forment un tribunal pour juger l’affaire. Les Hassan ben Ali vont aussi aux marchés de Médéa et des Douair, à celui du jeudi chez les Beni Slimane, à celui du mercredi dans la même tribu, à celui du dimanche chez les Rebaïa.
*Ouled Dhrif
*Ouled Brahim
*Ouled Fergan
*Ouled Melan
*El-Gharaba, ou bien el-Chekaouat
*Ouled Sy Ahmed el Fergani
*Ouled Sy el Sahraoui
Les trios dernières fractions sont peuplées par des marabouts…. »
La tribu des Abid de Berrouaghia

« Le nom de cette tribu indique qu’elle est d’origine esclave et qu’elle se rattache à l’empire du Maroc, d’ou, dans un temps plus ou moins reculé, sont sorties toutes les tribus qui ont la même dénomination. Lorsque la race berbère enleva le pouvoir aux Arabes en Afrique et fonda des dynasties nouvelles, les premiers sultans formèrent leur garde particulière de nègres ou Abid. Ces esclaves rendus à la liberté à diverses époques, et ayant fait des alliances avec les femmes arabes, sont devenus la souche des tribus assez nombreuses dans la province d’Oran, connues sous le nom d’Abid. Leurs habitudes guerrières, leur dévouement bien connu à leurs maîtres les firent rechercher par les beys lors de la constitution des Zmala. On ne trouve plus aujourd’hui le moindre indice chez les Abid de cette origine noire ; leurs traits sont en tout semblables à ceux des autres Arabes, et si l’on rencontre parmi eux quelques mulâtres il faut l’attribuer aux alliances qu’ils forment encore avec la race noire. Les fonctions lucratives qu’ils remplissent, les privilèges dont ils jouissent leur permettent, plus qu’aux Arabe, d’acheter des esclaves noires qu’ils élèvent souvent jusqu’à eux avec le titre d’épouses.

Les Abid sont établis sur le plateau de Berrouaghia et dans la vallée de l’Oued el-Hakoum, en descendant vers Boghar ; ils exploitent, moyennant les redevances d’usages, deux propriétés du beylik. Leur territoire touche à la fois à l’aghalik de l’est, à celui du sud et à celui du Tell. Moins éloignés de Médéa que les Douaïr, depuis plus longtemps en relation avec l’autorité, les Abid semblent plus bienveillants et plus franchement dévoués au pouvoir. Ils ont le lundi, à Berrouaghia, un marché commun avec les Hassan ben Ali ; ils vont à celui du mardi chez les Douaïr, et à celui de Médéa le vendredi. Leur population, comme celle des Douaïr, est d’environ 500 hommes en état de porter les armes ; ils mettent aussi en culture 200 zouïdja ; mais ils ne possèdent que 300 à 350 chameaux. Leur territoire est très fertile et comprend des collines boisées. Cette tribu est partagée en huit fractions, dont plusieurs appartiennent à des origines diverses et semblent s’être jointes successivement à la tribu primitive.
*El-Hakoum
*El-Tâlit
*Kossentïa
*El-Gharaba
*El-bourséïa
*Chorfa
*Ouled ben Afou
*Mahadjebïa
La tribu des Beni Bou Yagoub près de Berrouaghia en 1843

« Situé à 10 lieues de Médéa, le pays des beni bou yagoub à 12 lieues carrées. La population est kabyle et cultive assez de céréales pour suffire à sa consommation ; elle possède des vergés, des figuiers et d’autres arbres fruitiers, des vignes et des oliviers ; elle est d’un caractère difficile et a de fréquentes démêlés avec le gouvernement de Médéa. Madala est un village (dachra) assez considérable pour le pays, situé sur le territoire des beni bou yagoub ; il est habité par quelques artisans, et sert de dépôt pour les produits de la tribu. La population est de 600 hommes en état de porter les armes, et de 1.200 femmes, enfants et vieillards ; les gourbis sont en nombre de 300. Le marché de la tribu se tient le mardi ; il est fréquenté par tous les kabyles de ces montagnes.
*Ouled Mangbel
*Ouled Turki
*Ouled Ali
*Madala
*Fourna
*Touatini
*El-Bedarhn
*Ouled Sy Mahmed bel-Hadj Ahl el-Ardh, Marabouts de la tribu. »
La tribu des Ouled Sid Ahmed Benyoucef de Berrouaghia
La tribu des Ouled Sid Ahmed Benyoucef est située à l’Est de Berrouaghia, sur les versants de Oued Chaïr. Elle porte le nom de l’illustre saint de Miliana, d’où elle tire son origine.
Les fractions des Ouled SID AHMED BENYOUCEF étaient: OULED SY AHMED BEN IOUCEF, AHL OUED CHAÏR, EL-MAHADBA, EL-MAHADMA, et les OULED SIDI GHIDOU des Marabouts.

La tribu des Ouled Deïd de Berrouaghia

Les Ouled Deïd sont situés à quelques kilomètres au Sud-Est de Berrouaghia près de la déchera de Sidi Nadji. Ils ont un territoire de 8 555 ha.
La Tribu se compose des Fractions : HACHALFA, OULED SIDI-NADJI, ZAKMOUTA et OULED AZIZ.
En 1834 cette tribu comptait les fractions suivantes: OULED AZIZ, EL-ACHELFA, ZEKMOUTA et OULED SIDI NADJI avec Sidi Nadji leur Saint.

Le village de Ben Chicao, près de Berrouaghia

Le village de Ben chicao, situé à 10 Km environs au nord de Berrouaghia, est appelé ainsi du nom de la fraction des Chakaouat, (Tribu des Hassen Ben Ali), installés depuis 1638 dans cette région et venant du Constantinois.

La commune de Ben chicao reste aujourd’hui, une région fortement agricole, et particulièrement vinicole.
Cette commune date du 07 août 1947, cependant la colonie agricole de Ben chicao date, elle, de 1878. Berrouaghia, la tribu des Abides.

La tribu des ABIDS occupait une superficie de 14 942 ha Délimitée par décret du 01 juin 1870.
Elle comprend-les: OULED SEGHOUAN, EL-HAKOUM, EL-GHERABA, KESSAMTIA, OULED HEDEIM, OULED RIHEL, CHEURFA, LABRAS ou HALLABRAS, et TEHARIT.
CHEURFA est la fraction qui nous intéresse le plus.

L’origine des Chorfa d’après F. Pharaon est la descendance du Moulaï Edris du Maroc, originaire des Flittas de Mascara. Elle s’est installée à Berrouaghia, sur les terres appartenant aux trois tribus qui vénéraient le saint: Beni Hassan, Hassan Ben Ali et Beni Slimane.

Pharaon ajoute que : « D’après leur charte, ce territoire est inaliénable… »
Les Chorfa ou Cheurfa sont installés sur le plateau de Berrouaghia et dans la vallée de Ouled El-Hakoum. Ils exploitaient deux fermes du Beylik. Et tenaient avec les Hassan Ben Ali, un Souk le lundi à Berrouaghia.

Ils fréquentaient les marchés des Douaïr le mardi, et celui de Médéa le vendredi.

En 1843, ils étaient 500 hommes en état de porter les armes. Avaient 300 à 350 chameaux.
Se sont des DJOUADS. C’est-à-dire une aristocratie de l’épée (militaire) qui constituait l’effectif des Zmouls et les Douaïr du Makhzen turc.

Source: http://sahnounberrouaghia.blogspot.com/2010/07/les-tribus-du-titteri.html