Si Mustapha Müller,
le moudjahid écologiste

Né le 19 novembre 1926 dans un village autrichien, Winfried Müller est l’un de ceux qui ont embrassé la cause algérienne et s’est engagé corps et âme pour défendre son indépendance.

Son parcours de militant pour les causes justes, commence dès l’enfance. Lors de la seconde guerre mondiale, alors qu’il n’avait que 14 ans, Winfried fut capturé et torturé par la Gestapo à cause de son activisme anti-nazi. En 1945 il était étudiant en Sciences politiques, puis rédacteur des journaux communistes et responsable au comité central du Parti communiste ouest-allemand de 1947 à 1948. Il est aussi l’un des fondateurs du Parti ouvrier indépendant et rédacteur du journal « Freier Tribun » de tendance pro-yougoslave. En 1954 alors qu’il s’était établi à Paris pour des études en journalisme, il a pris attache avec des membres du FLN historique. Il devint l’un des fameux « Porteurs de valises ».

Après sa découverte par les renseignements français, il fuit à Tétouan, au Maroc. En 1956 il est devenu traducteur de l’Armée de libération nationale (ALN) auprès de ses prisonniers de l’armée coloniale. Il était connu sous le nom de guerre  El Ouazzani. Il est promu commandant de l’ALN. Grâce au génie de Winfreid Mustapha Müller, près de 4000 soldats de la légion étrangère de l’armée française ont déserté et déposé leurs armes. Sa stratégie était de pousser ces légionnaires via une guerre psychologique à la désertion et d’organiser ensuite leur retour dans leurs pays respectifs. Il avait créé tout un organisme de rapatriement de ces déserteurs. Les dégâts causés à l’armée coloniale se font vite sentir. Si Mustapha était alors une personne à abattre, notamment par une organisation appelée La main rouge. Il a ainsi échappé à plusieurs tentatives d’assassinat que ce soit avec des armes et même avec du poison immiscé dans une lettre qui lui a été adressée.

Dans l’Algérie indépendante il est devenu cadre dans le ministère des Sports et du Tourisme de l’époque. Il a obtenu la nationalité algérienne en 1969. Il a ensuite assumé plusieurs fonctions sous le règne de Boumédiène. A la mort de ce dernier, Müller quitte définitivement la vie politique. Sa nouvelle mission était de se rendre utile pour la nature. Il était derrière la création des parcs et réserves de biosphère en Algérie. L’une de ses grandes réalisations est le Parc national du Djurdjura (PND), dont le musée porte son nom actuellement, et le Parc national du Tassili. A son actif, une douzaine de films documentaires sur la faune et la flore algériennes. Le 9 octobre 1993, alors qu’il était en mission spéciale au Parc national du Tassili, à Tamanrasset,

Si Mustapha décède à la suite d’une crise cardiaque. Il a été enterré sur place. De nos jours, très peu de gens le connaissent ou entendu parler de lui.      

Source : Omar Arbane 27 JUILLET 2017 El-Watan